Le problème revient régulièrement. Ne sachant trop que dire sur un film, la critique prétend qu’il est « moderne ». Cela servant plus ou moins de compliment, dire si tel film est ou n’est pas moderne permet de déterminer très simplement s’il est ou n’est pas bon. Si on les aime, même les cinéastes « classiques » doivent donc être déclarés très « actuels », c'est-à-dire un peu moderne sur les bords. Les films de Woody Allen, Coppola, Cronenberg et James Gray ont été l’occasion d’un véritable festival en ce mois de novembre: aux « formes attendues » ont répondu les « relectures modernes », les « rajeunissements cinématographiques », les « subversions du style classique », etc., etc.… Bref, le critique nomme moderne le film inattendu mais classique le film « à l’ancienne », celui dont on a mille fois éprouvé la recette, un peu comme il parlerait d’une baguette faite dans la tradition. Reste à savoir s’il saurait faire la différence sans l’aide du boulanger…
M.P
M.P